More economic stakeholders (wine companies, farmers, other sectors) sensitized to the challenges of ecological restoration by indigenous seeds of local origin

Economic stakeholders mobilized

Hugo Juillard

FabLim

2022-11-07


Data collection

**2.6 Sensibilisation des acteurs économiques (parties prenantes mobilisées). Indicateur de résultat : le nombre d’acteurs économiques sensibilisés à la cause des végétaux locaux augmente (aménageurs publics et privés d’espaces arborés, prescripteurs, agriculteurs, etc.).** **Context** Le deuxième objectif stratégique du projet Sudoe Fleurs locales vise à structurer une offre de semences sauvages locales à une échelle régionale (Occitanie), ceci, pour soutenir les dynamiques de restauration écologique du territoire. Pour y parvenir, il est nécessaire de sensibiliser l’ensemble des acteurs économiques constituant l’aval de la filière, c’est-à-dire les prescripteurs et acheteurs potentiels de végétaux locaux. Ainsi, tout au long du projet, nous avons multiplié les lettres d’information, restitutions et journées d’échanges permettant à un nombre croissant d’acteurs économiques de mieux appréhender les enjeux et de recevoir l’information nécessaire à un changement de pratique bénéfique pour la filière. Data collection Pour évaluer la capacité du projet à élargir le nombre d’acteurs économiques sensibilisés, nous proposons deux méthodes. La première consiste à effectuer une évaluation qualitative sur le principe de l’auto-évaluation. Portant sur la volonté des acteurs à s’engager dans la filière et leur capacité effective à passer à l’action, l’étude a été réalisée à partir d’une restitution par webinaire effectuée le 16 décembre 2022. Cette restitution avait pour objectif de présenter les leviers techniques et économiques permettant de répondre aux besoins de la région Occitanie en herbacées locales; qu’il s’agisse des leviers liés aux méthodes de production et des leviers liés à la structuration entre l’offre et la demande par un modèle d’organisation efficace. Suite au webinaire, les questions suivantes ont été posées : Ce webinaire vous a-t-il donné envie de vous lancer dans la production, la prescription ou l'achat de végétaux locaux ? Si oui, dans quel cadre et pour quels objectifs ? De façon générale, ce webinaire vous a-t-il permis d'entrevoir des perspectives par rapport à vos questionnements actuels ? Si oui, lesquelles ? Une deuxième méthode d’investigation a été utilisée pour évaluer l’impact du projet sur la sensibilisation des acteurs. Elle repose sur une seconde évaluation qualitative établie à partir de témoignages d’acteurs économiques présents lors des journées d’échanges techniques des 22 et 23 février 2023. Ces évènements visaient, entre autres, à démontrer l’existence d’une offre de végétaux locaux en Occitanie et de sensibiliser d’éventuels acheteurs / prescripteurs sur leur rôle dans le développement de la filière.

  • Qualitative survey


The Results

1er résultat : évaluation qualitative effectuée à partir d’un questionnaire d’autoévaluation suite au webinaire du 16 décembre 2022.
36 personnes ont répondu à un questionnaire diffusé en amont de la restitution. 22% des participants y affirment ne pas connaître le label Végétal Local. Parmi les prescripteurs-acheteurs, 63% admettent n'avoir jamais prescrit ou acheté des végétaux locaux ;78% mentionnent le souhait de se fournir en végétaux locaux. Ces chiffres expriment un besoin de connaissance et illustrent ainsi la pertinence du webinaire organisé.
10 personnes ont répondu à un second questionnaire envoyé après le webinaire : quatre acheteurs, un producteur-prescripteur, un prescripteur-acheteur, un prescripteur-sensibilisateur, un prescripteur-animateur de la marque Végétal Local et deux formateurs (Lycées agricoles). Les répondants représentent les différentes catégories d’acteurs de la filière.
A la question “Ce webinaire vous a-t-il donné envie de vous lancer dans la production, la prescription ou l’achat de végétaux locaux ? Si oui, dans quel cadre et pour quels objectifs?”, 8 personnes sur 10, dont deux acheteurs, un prescripteur-sensibilisateur, un prescripteur-animateur de la marque végétal local, un producteur-prescripteur, un prescripteur-acheteur et deux formateurs ont répondu positivement. Les répondants représentent les différentes catégories d’acteurs existant au sein de la filière. Le prescripteur-acheteur nous explique que son enjeu est de « positionner la collectivité comme moteur de la prescription et de l'achat de végétaux locaux sur son territoire ». C’est pourquoi, l’objectif prioritaire est de « convaincre les décideurs (élus) de l’intérêt de ce dispositif », (Chargé de mission Biodiversité et Patrimoine Naturel, Conseil Départemental du Gard). Le prescripteur-sensibilisateur répond s’engager à formuler des recommandations pour « revégétaliser des sites concernés par des chantiers de travaux publics, pour restaurer des friches et pour désimperméabiliser des zones urbaines (cours d'écoles par exemple) », (Ecologistes de l’Euzière). Le prescripteur se considérant comme animateur de la marque végétal local, indique qu’il s’inscrira dans « des projets de restauration écologique », (Chargée de restauration écologique des milieux ouverts herbacés, CBN PMP). Un formateur envisagerait d’employer le végétal local pour « aménager des espaces verts de lycées agricoles », (chargée de mission Enseigner à produire autrement, EPLEFPA de Rodez La Roque dans l’Aveyron). Ici, les bénéfices sont multiples. En effet, le végétal local permettrait d’agir « pour la conservation de la biodiversité » et servirait également un projet « pédagogique ». Un deuxième formateur nous rappelle l’enjeu d’avoir un projet pédagogique car, selon lui, il est fondamental d’impliquer les générations futures : « nos élèves sont les futurs professionnels de ces filières. Il faut donc les sensibiliser et les former dans la démarche du végétal local », (Directeur adjoint, LPA Vallée de l’Hérault). Un des acheteurs se projette dans une action concrète appelée "Semer la Biodiversité". Il envisage « d’installer des bandes fleuries chez des agriculteurs afin d'y développer la biodiversité », (stagiaire, Biocoop Auzonne, Vaucluse). Le deuxième acheteur conçoit l’utilisation du végétal local « pour de potentiels projets d'aménagements de la mairie », (Mairie de Vailhauquès 34). Le producteur-prescripteur exprime sa motivation à se relancer dans la filière de végétal local : « En nous montrant l'émergence de nouveaux acteurs voulant mettre en place une filière "végétal local" et sensibiliser les différents acteurs notamment les prescripteurs, ce webinaire nous conforte dans l'idée de reprendre la production de quelques espèces "végétal local" ». En effet, précurseur sur le sujet, cette personne avait rencontré des difficultés l’obligeant à cesser l’activité de « production d'espèces arbustives sous label local pour des chantiers d'aménagements ou de restauration d'espaces naturels ». Notamment, il nous explique qu’un des freins majeurs concernait « des problèmes inhérents à la production de plantes "peu connues" », ne permettant pas d’avoir un modèle économique assez robuste. Un deuxième frein évoqué s’explique par « la difficulté à obtenir des commandes suffisamment à l'avance pour produire assez de plantes”. Un troisième frein est corrélé à une demande suffisante: “idéalement, il nous aurait fallu plus de contrats de culture », (Chargé des projets "végétal local", BIODIV, association GERM’).En conclusion, les différentes catégories d’acteurs ayant répondu au questionnaire nous ont fait part d’une implication future dans la filière locale. Nous pouvons retenir l’appréciation positive ressortant des réponses apportées. Pour certains, la dynamique du projet Sudoe Fleurs Locales est source de motivation à s’engager dans la filière.

A la question “De façon générale, ce webinaire vous a-t-il permis d'entrevoir des perspectives par rapport à vos questionnements actuels ?”, 5 personnes sur 10 dont un prescripteur-acheteur, deux acheteurs, un formateur et un producteur ont répondu positivement. Les répondants représentent les différentes catégories d’acteurs de la filière. Le prescripteur-acheteur estime que le projet Sudoe de créer une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) est une « idée intéressante pour la filière » et que « cette nouvelle perspective serait à étudier au regard de la faisabilité des "marchés publics"», (Chargé de mission Biodiversité et Patrimoine Naturel, Conseil Départemental du Gard). Un deuxième acheteur nous révèle que le webinaire lui a permis de mieux considérer l’importance « de diversifier ses sources d’approvisionnement », (stagiaire, Biocoop Auzonne, Vaucluse). Le producteur-prescripteur nous explique que la perspective d’un « regroupement des acteurs du végétal local est très motivante », (Chargé des projets "végétal local", BIODIV, association GERM’). Un formateur a l’intention de combiner le végétal local à des projets pédagogiques. En effet, leur activité de « production horticole et d'aménagements paysagers » est un terrain favorable permettant aux « élèves de CAP et bac pro de s’impliquer dans le semis et la récolte des semences alors que les BTS pourraient monter des projets d'expérimentations », (Directeur adjoint, LPA Vallée de l’Hérault). Enfin un acheteur associatif impliqué dans la renaturation urbaine considère que le webinaire lui a permis d’entrevoir de nouveaux projets relatifs à la « production et à l’utilisation de plantes locales » mais aussi concernant « la sensibilisation des maîtres d'ouvrage ». L’association plébiscite le projet Sudoe et déclare que la « démarche collective » lui semble « très pertinente », (Cofondatrice, GERM’). En conclusion, à l’issue du webinaire, les répondants au questionnaire nous ont fait part d’une nouvelle prise de conscience sur des sujets suscitant des réflexions internes. Retenons celles concernant l’aval de la filière, s’interrogeant sur le meilleur dispositif à adopter pour intégrer la dynamique locale dans les marchés publics.

2ème résultat : témoignages recueillis durant les journées techniques organisées les 22 et 23 février 2023 à l’occasion du transfert des mini-mottes vers les parcelles de multiplication. Témoignages de prescripteurs / acheteurs potentiels de végétaux locaux présents lors des ateliers de sensibilisation ouverts au public (après-midi).
Les journées techniques organisées les 22 et 23 février 2023 ont été l’occasion d’accueillir un public élargi à tous les acteurs de la filière et de sensibiliser de potentiels prescripteurs / acheteurs de végétaux locaux via plusieurs temps d’échanges.
En amont des après-midis, les participants ont manifesté une réelle volonté de modifier leurs pratiques et d’inclure de façon systématique les végétaux locaux dans leurs projets de restauration écologique, agro écologiques, etc. Majoritairement sensibilisés sur l’intérêt de privilégier des végétaux locaux, c’est davantage le moyen de se fournir en semences locales qui était attendu, comme l’attestent les témoignages de Solenne Lejeune (bureau d’étude Biotope) : “disposer de plus d'opérationnalité dans les actions de revégétalisation” et d’Arnaud Lebeuze (Communauté de Commune du Lodévois larzac) : “avoir des outils pratiques pour la fourniture, la multiplication et la mise en oeuvre de programmes de plantations (les conditions de leur réussite)”. Le manque de visibilité de l’offre en végétaux locaux est un constat largement partagé au cours des discussions.
L’utilisation de végétaux locaux en agroécologie était également un sujet attendu avec la présence, notamment, de Sarah Péan, chargée de mission agriculture et environnement de l’antenne héraultaise de l’Association de développement, d'aménagement et de services en environnement et en agriculture (ADASEA) ainsi que de Pauline l’Hote, chargée de projet au Centre d’initiatives pour valoriser l’agriculture en milieu rural (CIVAM Gard) et s’apprêtant à accompagner 30 agriculteurs dans le cadre du projet Life Terra Musiva sur la préservation de la biodiversité. Toutes deux souhaitent connaître les modalités d’approvisionnement d’agriculteurs soucieux de préserver la biodiversité sur leur exploitation.
Ces temps d’échanges ont permis de dresser un bilan de l’état de la filière actuelle en zone méditerranéenne, en soulignant le manque de sensibilisation des prescripteurs et acheteurs de végétaux. Ainsi, Christophe Bernier (écologue et producteur de végétaux) le résume ainsi : “Méconnaissance de la clientèle sur la plantation et les plants d’espèces sauvages”.
Les participants ont témoigné de leur volonté à améliorer leurs pratiques d’achat. Certains ont même proposé des formes de contribution originales. Sylvain Gouttebroze, chargé d'étude “maîtrise de la végétation et biodiversité” pour la SNCF, a notamment évoqué la possibilité de “mettre à disposition des terrains” pour la multiplication des semences. Pour conclure, ces journées ont permis des rencontres et des échanges en direct, ce qui a été le plus plébiscité par les acteurs présents.