Claire Roldès nous parle des activités de multiplication de semences de végétaux locaux du Paysan Urbain (Marseille)


Claire Roldès travaille pour l’association le Paysan Urbain Marseille depuis un an et demi. Fondée en 2018 suite à l’essaimage d’une initiative parisienne, Le paysan Urbain Marseille a pour missions la production de micro-pousses pour la restauration dans le cadre d’un programme d’insertion par l’activité économique et la sensibilisation du grand et du jeune public au développement durable.

Avec le COVID, l’activité d’animation pédagogique a décollé, permettant le développement de l’association et l’intégration d’une nouvelle activité : la production de végétaux sauvages locaux. La ferme s’est lancée dans la culture de ses propres végétaux - principalement des ligneux - au service de ses activités éducatives. “Aujourd’hui on produit 50 espèces et 5000 plants par an” précise Claire.
Outre leur intérêt dans le cadre d’activités pédagogiques, les végétaux produits pourraient, à terme, être vendus à des paysagistes dans le cadre de travaux d’aménagement.“Pour l’instant on vend à notre réseau proche, mais a terme on aimerait trouver d’autres débouchés”, explique Claire.
Elle souhaiterait que l’association investisse toute la chaîne de valeur, depuis la récolte jusqu'à l'élevage en pot. Développer une activité de génie écologique, en complément de la production de plants, lui semble également une suite logique dans le cadre du développement de l'association. En revanche, Claire ressent le besoin de se rapprocher d’autres producteurs de la région, sans avis définitif sur la forme que pourrait prendre cette coopération : “L'idéal ça serait une multitude de petits producteurs pour une proximité géographique importante”

En termes de modèle économique, Claire possède une référence : l’ESAT Osaris (Nîmes, 30). Cette structure a signé une convention avec le conseil départemental du Gard et fournit chaque année les communes du département en végétaux d'ornement. Suivant cet exemple - à une échelle moindre - Claire explique que le Paysan Urbain a récemment signé une convention avec un collège pour la gestion de ses espaces verts. Ce contrat, financé par la CDC Biodiversité, contient également un volet pédagogique.

Assurer la récolte des graines en milieux naturels pour les pépiniéristes qui ne peuvent pas le faire est aussi un service envisagé par Claire qui perçoit le potentiel de leur positionnement sur la filière Végétal Local. À ce titre, elle a rejoint le groupe de réflexion sur la structuration d’une filière herbacées émergente en Occitanie, mis en place par FAB’LIM à l’issue du webinaire du 16/12/22 - même si le Paysan Urbain n’est pas implanté en Occitanie et se positionne, pour l’instant, sur les ligneux. En 2023, sa priorité est d’obtenir la labellisation Végétal Local - condition sine qua non pour le développement de la production tel qu’envisagé par l’association.
La dynamique enclenchée par cette association illustre l’intérêt croissant suscité par les végétaux locaux en ville. À l’avenir, de telles structures pourraient devenir des acteurs clés de la filière en comblant les vides de la chaîne de valeur (récolte en milieu naturel, etc.), en participant à l’approvisionnement ultra-local des zones urbaines et en jouant un rôle de sensibilisation auprès du grand public.